L’automne est de loin ma saison préférée. Tout d’abord grâce aux différentes couleurs que la nature nous offre mais aussi parce que c’est un moment de l’année où les poissons font des réserves pour l’hiver. De quoi se faire plaisir, donc !
Pour cette dernière sortie de septembre, direction une rivière à truite que j’affectionne particulièrement pour la fermeture de la saison (la pêche de la truite en eaux-vives est ouvertes de début mars à fin septembre). Seulement voilà, cette rivière recense une population de perches, chevesnes et brochets assez surprenante pour un cours d’eau salmonicole. Cela fait 2 ans que j’y pêche et je ne pense pas y avoir déjà fait une sortie à moins de 10-15 poissons. Mon objectif n’est même pas de pêcher la truite mais surtout de faire un max de belles perches avant de leur dire « à l’année prochaine ! ».
Au vu du peu de pluie cette année, les nappes phréatiques sont au plus bas et le niveau suit la donne. Ici, on oublie la pêche lourde si l’on veut avoir des touches. J’utilise donc des têtes plombées jusqu’à 2 grammes et descend parfois en weightless (hameçon non-plombé) ou sur un hameçon drop shot et une bille en tungstène de 0,7gr. Niveau canne, j’utilise la Terminator Rock & Street (1m90 pour 1-8gr) et un Stradic CI4+ 1000 avec de la tresse assez fine, en 6 ou 8 centièmes. C’est assez important d’avoir une tresse fine si l’on veut lancer assez loin des leurres de petite taille. Pour le bas de ligne, ce sera du fluorocarbone en 18 centième.

Je viens de finir mes études et j’ai profité de l’occasion pour partir en évasion quelques jours, de quoi tester pas mal de choses. Arrivé au bord de l’eau je remarque que le niveau est plus haut que cet été et que l’eau est légèrement piquée, les poissons seront peut-être moins méfiants !
L’objectif est de prendre un maximum de poisson, comme toujours, mais surtout de prendre une (ou plusieurs) de ces grosses perches qui peuplent la rivière.
Après à peine quelques lancers, je prends déjà des perches de taille moyenne qui sont un vrai plaisir à combattre sur cette canne light. Son action parabolique absorbe bien les nerveux coups de têtes de ces poissons qui pourraient se décrocher sur une canne trop raide.

Même si l’action d’une caudale aura toujours de l’effet sur les poissons (avoir de l’effet ne veut pas forcément dire que l’effet est positif !), j’ai décidé d’utiliser principalement les Micro Tiddler Slow, sans caudale. En leur imprimant une animation faite de tirées sèches, ils ont une action erratique que les perches semblent apprécier, apparemment.
Une veine de courant précédant une zone de calme plus profonde semble abriter des alevins de l’année et j’aperçois de loin quelques chasses. Au premier lancer sur la zone, jolie touche et c’est pendu ! Une perche d’environ 30cm vient me saluer avant de repartir dans son élément. Je m’empresse de relancer et enregistre une nouvelle touche, mais le combat est différent cette fois. Et c’est un brochet qui se laisse tenter par le petit leurre présenté dans le courant (d’amont en aval, pour imiter une poissonnet blessé dévalant le courant). Mon fluro a bien tenu le coup malgré ses dents acérées. Pour le même prix, il aurait pu repartir avec un piercing mais quoi qu’il arrive, j’écrase toujours les ardillons des hameçons. On ne rate pas forcément plus de poisson et il est bien plus facile de les décrocher.
Après une petite pause midi et un beau nombre de perches mises au sec dans la matinée, je reprends l’après-midi avec la même mission en tête: une grosse perche. Et par chance, je ne dus pas attendre trop longtemps. Alors que mon leurre arrivait près du bord j’aperçois à l’aide de mes lunettes polarisantes une perche moyenne qui le suit. Je l’anime par de petits sauts sur le fond pour la faire mordre et une perche de très belle taille sort complètement de nulle part et l’aspire sous mes yeux ! Quelle chance d’assister à ce genre de moment ! Ferrage, beau combat sur ma canne légère et hop, c’est dans l’épuisette.
C’est une magnifique perche, légèrement jaunâtre, qui mesure un peu plus de 40cm. J’avais emmené un mètre mais j’ai eu la bonne idée de l’enlever de mon sac après la pause casse-croûte… 😅 Dans ces cas là, je pose la perche le long de ma canne au niveau du talon et prends des points de repères que je mesure en rentrant. Je me dépêche de faire un petit selfie, (car oui, j’avais aussi laissé mon appareil photo !) et je remets cette vieille guerrière dans son élément en espérant la voir encore plus grande/grosse l’année prochaine.

Après quoi je décide de mettre le cap vers un secteur que je fréquente un peu moins, histoire de faire de la prospection. Le niveau inférieur du secteur est vraiment très bas et il ne reste plus que des fosses alimentées par des filets d’eau. Peu convaincu, je décide tout de même de faire un lancer dans un de ces trous et me prends directement une touche. Je ferre, et c’est assez lourd ! La Rock & Street dispose d’une réserve de puissance qui permet de garder le contrôle même quand on tombe sur un poisson de belle taille (bon, pas un silure de 2m bien sur !). J’aperçois alors une belle perche, grasse et bossue, comme on les aime et m’empresse de la saisir. Je n’ai toujours pas mon mètre mais c’est vraiment un beau poisson. Je me suis tellement hâté à prendre une photo avec la GoPro (je la met en mode « timelapse » sur un trépied) que je n’ai même pas pensé à prendre des repères de mesure.

Je prendrais encore 2 autres poissons, de taille plus modeste, sur cette zone. Je me remets ensuite en route vers la partie pêchée précédemment car j’aimerai refaire un chevesne à vue sous le petit rayon de soleil qui se faufile timidement entre les nuages. Ces poissons sont très méfiants, surtout dans peu d’eau, et c’est toujours pour moi une véritable victoire de réussir à en duper un ! J’en profite pour reprendre mon appareil photo au passage, on ne sait jamais.
Comme souvent, je me prends des refus mais je parviendrais tout de même à en leurrer quelques-uns (un article sera consacré spécialement à ce poisson et sa recherche) mais rien qui soit proche de l’objectif que je m’étais fixé pour cette année: 60cm. Ça attendra l’année prochaine !
Etant donné qu’on en a jamais assez, je décide de consacrer le restant de luminosité de la journée aux perches. Les alevins se sont maintenant rassemblés en nombre au dessus des herbiers d’une grande zone à l’abri du courant et les perches profitent de l’arrivée de la pénombre pour recommencer à faire le plein. Je lance mon leurre dans la chasse et il se fait stopper net. C’est de nouveau une belle perche qui se laisse séduire par mon leurre à faible vibration, m’aidant à clore cette fermeture sur un excellent souvenir ! Il n’y a pas à dire, les perches font vraiment partie des poissons que je préfère. Et alliées aux tons de l’automne, leurs couleurs ne sont que plus belles.
Sur ce poisson, je dis au revoir à la rivière jusqu’à l’année prochaine et souhaite un repos bien mérité à tous ses habitants. J’espère que la fermeture portera des fruits au niveau de la reproduction des truites, même si, qu’on se le dise, ce n’est pas pour elles que je viens !