Road-Trip Silure 2017

Je pense pouvoir dire sans me tromper que tous les pêcheurs rêvent d’un gros poisson. Quelle que soit l’espèce ou la technique utilisée, la capture d’un poisson hors-norme est toujours quelque chose qui nous fait rêver. Une touche, un combat titanesque et le moment où l’on se saisit enfin de sa prise sont des instants emplis d’émotions et d’adrénaline que l’on oublie pas de si tôt !

Mon ami Karel aime particulièrement les poissons combatifs. Ceux avec lesquels une vraie lutte prend place lorsque l’on parvient à déjouer la méfiance d’un animal souvent bien plus intelligent qu’on ne le pense. Après avoir hésité à faire une session de plusieurs jours à la recherche de la carpe en Meuse, nous décidons de nous rendre en Seine parisienne à la recherche du silure, en float tube.

JOUR 1

 

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Après un réveil légèrement en retard (nous ne sommes pas des gars très matinaux), cap sur la Seine parisienne, dans la brume et les 10 petits degrés extérieurs. En partant pêcher fin octobre, on ne s’attendait pas à pouvoir passer la journée en t-shirt mais pour le coup, les matinées sont vraiment fraîches !

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Après 2h de route et un arrêt pour acheter des vifs, nous nous empressons de monter le matériel pour faire une première dérive en fin d’après-midi. La pêche en float c’est vraiment top, mais ça peut parfois prendre du temps pour se mettre en place. Surtout lorsqu’on a éparpillé toutes les affaires dans la voiture histoire de pouvoir tout caser !

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Une fois les floats gonflés et équipés, nous sommes enfin sur l’eau et partons à la découverte de ce fleuve et de ses géants. Malgré le fait que nous y pêchions pour la première fois, un ami, Micka (que je remercie encore) nous a donné des indications qui se révèleront très utiles pour nous.

Nous dérivons à 10 mètres des péniches-habitations amarrées avec des des carassins sur un montage fireball. Lors de ces dérives, nous utilisons un clonck pour tenter de faire décoller les poissons et de les apercevoir sur nos échosondeurs. Des poissons réagissent assez rapidement mais ne semblent cependant pas très intéressés par nos montages. Nos voyons quelques silures (dont de beaux poissons) et mon carassins se fait prendre deux fois avant d’être relâché aussi tôt.

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Le soir arrive tout doucement et nous n’avons pas encore pris de poisson. Nous suivons la dérive qui nous a été conseillée et arrivons sur une fosse descendant jusqu’à 11mètres. Après un premier passage, je reçois un coup de fil de Micka qui me conseille d’insister sur ce spot pour le coup du soir. Alors que nous continuons à parler, je commence à remonter pour refaire la dérive et ressens soudainement une grosse secousse dans ma canne. Je m’en saisi des deux mains et ferre le poisson venu prendre mon vif 6 mètres au dessus du fond. Du fait que j’étais concentré sur l’appel, je ne réalise pas vraiment tout de suite ce qui se passe mais pas de doute, le premier silure est au bout de la ligne !

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La canne plie fort et le poisson me fait remonter le courant. Quelle puissance !

J’ai déjà pris des silures en float tube mais des petits poissons jusqu’à 1m20 maximum. Et au vu du combat de ce poisson, je comprends tout de suite que j’ai a faire à quelque chose de bien plus sérieux. Micka, qui est toujours au téléphone, me confirme en entendant mon frein que le poisson doit être correct.

Après quelques minutes, j’aperçois enfin la « bête » émerger des profondeurs de la Seine. C’est un beau silure estimé à 1m60 ! Mon plus gros poisson en float tube et peut-être aussi mon nouveau record ? (L’ancien étant à 1m67). Mais qu’importe la taille, je suis heureux de m’être mesuré à ce fantastique poisson. Et après quelques tentatives de sa part de rejoindre la fosse, je m’en saisis enfin. Quel soulagement !

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Je lance un regard vers Karel, réalisant petit à petit ce qui vient de se passer. Nous traversons en vitesse le fleuve vers une zone ou nous pouvons avoir pied, prendre les mensurations du poissons et quelques rapides photos. Malheureusement, la nuit tombe assez vite et le flash de mon réflex fait des siennes, rendant la prise de bonnes photos assez compliquées. Nous arrivons tout de même à immortaliser cet instant. Mon nouveau record ne sera pas tombé avec ce poisson très lourd d’1m66 mais qu’importe les records, je n’en suis pas moins heureux !

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Je suis totalement recouvert de mucus mais heureux de cette première capture. Ce n’est certes pas un record mondial mais ce n’est pas pour cela que nous sommes là et l’objectif de prendre du poisson est déjà rempli !

Après l’avoir remis à l’eau, nous prenons notre courage à deux mains pour remonter, à contre courant, toute la dérive. C’est dans ce genre de moments que l’on aimerait avoir un moteur, croyez-moi ! Arrivés à la voiture et après avoir mangé les bonnes pâtes préparées par la copine de Karel, nous décidons de passer la nuit dans la voiture. Nous avions emmené une tente, deux bedchairs et des sacs de couchage mais sans trop savoir où s’installer en sécurité, ils sont restés dans le coffre durant tout le séjour…

JOUR 2

Après une première nuit difficile dans la voiture, nous ouvrons les yeux au son du réveil iPhone sur le parking d’un zoning tout proche de la mise à l’eau. Les premières heures de lumière de la journée sont en général bonnes pour la pêche mais sont aussi souvent celles où il est le plus dur de se lever, surtout pour nous 😅

Après ce réveil difficile et une longue mise en route, nous enfilons nos waders encore mouillées de la veille (c’est toujours un vrai plaisir le matin !) et remontons sur nos floats pour retenter la même dérive qu’hier.

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Après moins d’une heure de pêche, je remarque un voltage anormalement bas sur mon échosondeur. Ayant pourtant été bien chargée avant le départ, la batterie semble être vide et l’écho s’éteint, me laissant pêcher dans le vide… La journée commence fort !

Je décide de continuer la dérive et par chance, Micka m’appelle et me dit qu’il pourrait me dépanner avec son ancienne batterie en début d’après-midi. Ouf !

La journée est assez calme et alors que je dérive à l’aveugle, j’enregistre une touche. Je laisse le silure s’emparer de mon vif quelques secondes mais ferre malheureusement dans le vide. Les marques de dents me laissent penser à un petit poisson.

Après avoir récupéré une batterie (encore merci Micka !) nous entamons la fin de journée. Karel, pour qui la journée a été calme aussi, a déplacé la voiture plus bas sur le secteur afin de ne pas devoir tout remonter comme la veille. La nuit arrive assez rapidement et nous n’avons pas encore pris de poisson… Nous nous laissons dériver le long des péniches quand je vois soudainement un poisson à l’écho. Je cloncke quelques coups et le voit se diriger rapidement vers mon montage. Même dans ces situations, les silures peuvent mettre un refus au dernier moment ! Mais cette fois, je prends une touche sèche dans la canne. Je l’annonce à Karel et m’empresse de ferrer. C’est pendu !

La nuit est tombée très vite et combattre le poisson dans le noir est encore plus impressionnant. Les premiers coups de tête m’avaient fait penser à un petit poisson mais il se met soudainement à sonder et semble assez lourd. Je passe la canne à Karel pour qu’il finisse le combat avec ce poisson plein de vie. C’est au final un silure d’1m60 tout juste qui viendra éviter la bredouille pour la journée. Nous retournons sur la berge pour quelques photos et renvoyons cette limace géante vers les profondeurs de la pénombre.

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Après ce moment d’émotion, nous reprenons la dérive en direction de la voiture, mouillés et pleins de mucus. De quoi avoir bien froid !

L’heure légale de pêche est bel et bien dépassée mais nous sommes encore à plus d’un kilomètre de la voiture. Je mentirai en vous disant que je n’ai pas tenté de présenter un vif aux poissons aperçus à l’écho durant cette dérive, mais au final, aucun ne mordra et c’est tant mieux.

Pour la petite histoire, au vu des endroits dans lesquels nous dormions ou mettions à l’eau (arrière d’un hôtel, parking de zoning,…) je n’arrêtais pas de dire en riant à Karel que nous allions voir la police débarquer, surtout en étant avec un noir 😁. Ce soir-là, alors que nous étions garés en double file, devant un garage de vente de voiture (ce qu’on avait pas vu), encagoulés jusqu’aux yeux pour se protéger du froid, une voiture s’arrête à côté de nous et Karel me dit « Ced, les flics ! ». Je coupais des pains pour manger et avais un couteau en main, du coup je ne le crois pas trop car cela me paraissait trop gros. Je commence à rire et aperçois alors trois policiers munis de lampes de poche. Nous avions été pris pour des cambrioleurs et signalés à la police par des gens du voisinage. Après quelques explications et un contrôle d’identité, l’atmosphère se détend et les policiers repartent, surpris des photos de silure que nous venons de leur montrer. Quelle histoire, j’en ris encore !

JOUR 3

Après avoir passé une nouvelle nuit dans un parking, nous nous réveillons un peu plus tôt que la veille pour tenter de profiter au maximum de cette dernière journée de pêche. Nous mettons à l’eau assez près d’un spot prometteur afin d’effectuer une dérive légèrement différente de la veille.

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Nous peignons la fosse qui nous avait rapporté un poisson le premier jour, sans succès. Mis à part des bancs de perches, elle semble vide.

Nous nous laissons descendre jusqu’à l’autre fosse, toute proche, où j’ai pris un silure la veille. Pour le coup, je décide de tenter un passage au leurre. Karel dérive un peu plus lentement et est juste devant moi (nous dérivions face au courant à ce moment). J’aperçois rapidement trois gros poissons à l’écho mais ils me mettent tous un refus… Alors que je change de leurre, Karel m’annonce une touche. Je regarde dans sa direction et le vois ferrer. Ça y est, son premier poisson est au bout de la ligne et c’est lourd !

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Sa canne inline plie assez fort malgré sa puissance et le poisson le traîne sur l’eau avec beaucoup d’aisance. Le combat se prolonge et nous n’avons pas encore vu le silure. Karel est aux anges, c’est son tout premier poisson en float tube. Quel début ! Après quelques minutes, nous apercevons enfin le monstre.

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Le poisson est vraiment long et Karel me dit « je pense que tu as ton premier 2m sous les yeux! ». Je ne réalise pas vraiment sa taille jusqu’au moment où je le saisis enfin, après de nombreux rushes puissants. C’est très long ET c’est très lourd ! Nous accostons rapidement, encordons le poisson pour préparer la séance photo et mesurons la bête: 1m95 ! C’est le poisson le plus long que j’ai vu jusqu’à présent, il est vraiment très impressionnant.

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Après ces quelques photos, nous laissons le poisson regagner son élément, comme toujours. Quel spectacle de voir disparaitre devant nous un animal de cette taille. Je pense que Karel n’est pas près d’oublier ce poisson ! Et moi non plus !

Nous reprenons la pêche encore 2 heures car lors du combat, j’ai pu voir pas mal de beaux échos en pleine eau. Mais « malheureusement », ce sera là le seul silure de la journée. Mais quel silure !

En conclusion

Au final, le bilan de la pêche reste assez faible. Une moyenne d’1m74 c’est super, mais à un poisson par jour à deux pêcheurs, ce n’est pas non plus la folie. Nous étions venus avec comme objectif de faire du poisson et de découvrir une autre région. A ce niveau, la mission est bien remplie. Nous aurions peut être juste espéré des touches plus nombreuses. Mais au final, ces trois jours de pêche resteront un très bon souvenirs d’une aventure entre potes ! On a bien l’intention de remettre ça l’année prochaine, affaire à suivre donc…

Merci de m’avoir lu et à bientôt !

 

MATERIEL UTILISE

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